Comment devenir freelance en étant étudiant ? Guide (2024)

Exercer une activité professionnelle au cours de ses études n’est pas un phénomène nouveau. De nombreuses entreprises se sont même fait une spécialité des jobs étudiants, notamment dans le secteur de la restauration rapide par exemple. Pour autant, l’essor du télétravail a fait naître de nouvelles ambitions chez les élèves. 

Pourquoi ne pas valoriser les compétences acquises en cours en devenant freelance étudiant ? Ces derniers ont la possibilité de placer leur expertise au service de leurs clients tout en améliorant leur situation financière. Ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers le travail indépendant, propice à mieux s’adapter à leur emploi du temps scolaire. Bien que dotée de nombreux avantages, cette organisation ne convient pas à tous les profils d'étudiants. Pour le futur diplômé, il est essentiel de se poser les bonnes questions avant de se lancer dans le freelancing.

Podcast : Les étapes pour devenir freelance en 2024 !

Pourquoi choisir le freelancing pendant ses études ?

À l’aube de leur entrée dans la vie active, de nombreux étudiants optent pour le freelancing en parallèle de leur parcours scolaire. Pour cause, cette plongée dans le monde du travail offre de multiples avantages, ainsi que de belles opportunités professionnelles.

Flexibilité et autonomie

Les étudiants souhaitant travailler pendant leurs études rencontrent souvent des difficultés à concilier l’emploi du temps imposé par leur école et celui de leur employeur. La plupart du temps, ce dernier leur propose de signer un contrat de travail à temps partiel et se montre plus ou moins arrangeant avec les contraintes horaires de l’élève salarié. 

Pour autant, le contrat renferme le plus souvent un planning strict et peu flexible. Exercer en qualité de freelance étudiant permet alors à l’apprenant de gagner en autonomie et d’organiser ses différentes activités à sa convenance. Il consacre le plus clair de son temps à ses études et répartit ce qui lui reste de libre dans l’achèvement des missions qui lui sont confiées.

Par ailleurs, si l’activité qu’il exerce en indépendant se révèle compatible avec le travail à distance, il peut s’affranchir des contraintes liées au transport (coût, stress, etc.) et se libérer du temps supplémentaire.

Obtenir une expérience professionnelle pertinente

Devenir freelance étudiant permet de développer une expertise professionnelle précieuse. Grâce à ses missions, l'étudiant indépendant applique ses connaissances à des situations réelles, et si son activité est en lien avec ses études, c'est un avantage supplémentaire. Contrairement à ses camarades qui se limitent aux stages imposés, il se crée des opportunités professionnelles bien plus tôt.

En gérant sa propre activité, l'étudiant freelance gagne en compétences entrepreneuriales, notamment en démarchage et en création de réseau. Cette expérience pratique renforce son CV, facilitant sa future insertion professionnelle et lui donnant un net avantage sur le marché de l'emploi.

Améliorer sa santé financière

Si une expérience entrepreneuriale est une aubaine incontestable pour débuter son parcours professionnel, on peut également évoquer l’intérêt pour le freelance étudiant d’améliorer considérablement ses finances. Ce n’est un secret pour personne, un cursus d’études supérieures représente un coût significatif que certains apprenants peinent à assumer. 

Outre les demandes de bourses auxquelles ils peuvent prétendre, ces derniers se retrouvent souvent contraints de prendre un job d’étudiant en parallèle de leurs études. Ces emplois alimentaires, souvent sous-qualifiés et mal payés, ne correspondent généralement pas au domaine de prédilection de l’élève universitaire. De ce fait, l’expérience demeure insignifiante sur un CV et ne vise qu’à assurer un niveau de vie minimal au travailleur. En revanche, évoluer en tant que freelance étudiant permet à ce dernier de consacrer son temps à ce qui le passionne et ce qui concourt à sa réussite, tout en soulageant ses finances.

Les premiers pas pour devenir freelance étudiant

Identifier ses compétences et passions

Avant de débuter une carrière de freelance étudiant, il convient d’évaluer ses forces et ses faiblesses. De même, il est essentiel de déterminer le domaine d’expertise pouvant faire l’objet d’une activité commerciale indépendante. Identifier ses faiblesses permet d’éviter de se laisser surprendre par certains aspects du métier d’entrepreneur. En effet, si le secteur d’activité choisi constitue une véritable passion, bien souvent, il en est tout autre pour les autres casquettes que le freelance étudiant se doit d’endosser. De fait, le jeune entrepreneur doit être conscient que son rôle ne se limite pas qu’au service qu’il rend à son client. Il doit également œuvrer pour lui-même s’il envisage de pérenniser son activité freelance. Cela s’effectue à travers sa : 

• gestion administrative ;
• stratégie commerciale ;
• communication.  

Après cet état des lieux de ses performances présumées, il appartient au jeune entrepreneur d’arrêter son choix sur le secteur d’activité qu’il souhaite développer. Il s’agit parfois d’un domaine qui l’anime profondément, bien distinct de son sujet d’études. Ce cas de figure présente un avantage certain : le freelance étudiant ne devrait rencontrer aucune difficulté à se discipliner et à dédier le temps nécessaire à l’accomplissement des missions. 

Une autre alternative consiste à opter pour une spécialité en adéquation avec les études supérieures qu’il mène. En choisissant cette solution, l’étudiant fait preuve d’une grande perspicacité. En effet, ses missions de freelance lui sont d’une grande aide et constituent un levier efficace pour : 

• approfondir ses connaissances en alliant la pratique à la théorie ;
• se dégager un revenu pendant ses études ;
• progresser plus rapidement dans son domaine de prédilection ;
• se constituer un réseau professionnel ;
• gagner en autonomie et en confiance en soi ;
• valoriser son parcours et se démarquer de la concurrence.

À travers la création de son entreprise, le futur diplômé se confronte à la réalité du marché plus rapidement que la majorité des élèves. Il œuvre ainsi pour son avenir et prépare déjà sa place au sein des actifs de la société.

Choisir le bon statut juridique

Il va sans dire qu’avant d’envisager tout début d’activité, le choix du statut juridique du travailleur indépendant constitue une étape essentielle pour sa carrière de freelance. Il en existe une multitude, mais tous ne sont pas adaptés au type de structure envisagé. Bien souvent, le régime de la micro-entreprise est le mieux indiqué pour un étudiant nourrissant ses premières ambitions entrepreneuriales. En effet, cette forme d’entreprise individuelle (EI) se caractérise par la simplification dans ses démarches administratives, grâce à son régime micro-fiscal et social. 

En outre, il existe un nouveau dispositif dont peuvent bénéficier les freelances étudiants : le statut national d’étudiant-entrepreneur (SNEE). Institué en 2014, il vise à accompagner les étudiants porteurs d’une idée et souhaitant la concrétiser au moyen de leur entreprise. Ce nouveau statut permet à l’apprenant de bénéficier des prestations du réseau PEPITE (suivi individuel par un référent, espace de coworking, substitution aux stages, etc.) et peut s’accompagner d’un diplôme d’établissement Étudiant-entrepreneur (D2E).

Quelle que soit la forme juridique privilégiée, le futur entrepreneur doit effectuer ses démarches de création en ligne sur le site du guichet unique de l’INPI. Attention toutefois à bien distinguer le freelance étudiant majeur, mineur émancipé et mineur non émancipé. Si le premier est libre de créer sa société et d’exercer en son nom propre, ce n’est pas le cas du mineur non émancipé. Dépourvu de sa capacité juridique, celui-ci voit ses ambitions entrepreneuriales plus limitées et devra, de plus, les faire approuver par son responsable légal. Le mineur émancipé, quant à lui, doit obtenir l’autorisation du juge des tutelles pour exercer une activité commerciale.

Il est à noter que l’étudiant chef d’entreprise résidant en logement universitaire du CROUS ne peut utiliser l’adresse de celui-ci pour domicilier sa structure. Par ailleurs, dans le cadre d’une micro-entreprise, l’entrepreneur est soumis au régime de l’impôt sur le revenu (IR). Deux situations se présentent : 

• l’étudiant est encore rattaché au foyer fiscal de ses parents, auquel cas ses gains devront s’ajouter aux revenus de ces derniers, augmentant ainsi la base fiscale du foyer ;
• l’étudiant forme son propre foyer fiscal et déclare son chiffre d’affaires annuel à l’administration fiscale.

Au moment de calculer son impôt sur le revenu, il appartient au freelance étudiant de déterminer laquelle de ces situations lui apparaît comme étant la plus profitable.

Construire son offre et trouver des clients

Créer un profil attractif sur les plateformes freelance

Une fois les formalités de constitution réalisées, tout l’enjeu pour le jeune travailleur indépendant consiste à décrocher ses premiers contrats de prestation. Il s’agit pour cela de définir son offre de manière claire et détaillée. À partir de celle-ci, il s’emploie ensuite à rédiger une proposition commerciale irrésistible dont les nombreux atouts feront succomber ses prospects.

En tant que chef d’entreprise, c’est à lui que revient la charge de promouvoir ses produits ou ses services. Pour faire connaître ses prestations, il peut alors diffuser son message sur les réseaux sociaux ou encore créer son site internet pour présenter ses offres et ses tarifs. L’autre alternative consiste à s’inscrire sur les plateformes de freelance, lesquelles favorisent la mise en relation entre le freelance et son prospect. Il en existe pléthore, telles que Malt ou La crème de la Crème pour les plus connues. Il s’agit de créer un profil attrayant dans lequel l’indépendant décrit son domaine d’expertise et indique son taux journalier moyen (TJM).

Les stratégies pour attirer ses premiers clients

Avant de pouvoir se positionner comme un expert que les clients s’arrachent, il s’agit déjà de faire ses preuves. Dans la majorité des cas, les premiers clients de l’entrepreneur débutant sont issus de sa sphère personnelle. Pour ce faire, il lui suffit d’activer le bouche-à-oreille et de parler autour de lui de la valeur qu’il peut apporter à ses clients. C’est ce qu’on appelle la puissance du networking ou du réseautage. Ce levier est réputé depuis toujours pour son efficacité.

La puissance du réseau personnel est redoutable, certes, mais à la seule condition que le freelance étudiant applique une tarification cohérente et compétitive. En début d’activité, il est en cours de formation via son cursus et manque encore de notoriété. Il gagne des points et se démarque de ses concurrents en proposant des prix défiant toute concurrence.

Gérer son activité de freelance étudiant

Organisation et gestion du temps

Nous l’avons évoqué, adopter le statut de freelance étudiant est très bénéfique sur bien des aspects. Néanmoins, cela ne doit pas se faire au détriment des études. Concilier celles-ci avec les diverses missions à effectuer peut relever du défi. Dès l’instant qu’un devis établi par l’entrepreneur est signé, l’entrepreneur, en qualité de professionnel, s’engage à produire le livrable à son client dans les délais impartis. Cela nécessite un grand sens de l’organisation et suppose de savoir gérer les priorités.

Les adeptes de la procrastination doivent prendre conscience des enjeux qui les attendent s’ils souhaitent voir leur activité se développer. Pour cela, il existe différentes techniques pour gérer son temps et gagner en productivité. Les plus connues sont :

• l’établissement d’une to do list, c’est-à-dire lister et prioriser les tâches à accomplir dans la journée ; 
• le time tracking, consistant à chronométrer le temps nécessaire pour chaque action, pour mieux les organiser dans la semaine ;
• la désactivation des notifications, et éloigner toute forme de distraction ou de sollicitation ;
• la technique Pomodoro, impliquant d’exécuter ses tâches sur de courtes sessions de travail (25 minutes par exemple), puis de s’imposer une pause brève (5 min), avant de démarrer une nouvelle session de travail. La durée de chaque session est à adapter selon la capacité de concentration du freelance étudiant. Appliquer la technique de Pomodoro permettrait d’améliorer la créativité.

Tous les moyens sont bons quand il s’agit de renforcer sa motivation, toutefois, cela requiert de l’autodiscipline. L’auto-entrepreneur dispose d’autres astuces pour gérer son temps de travail efficacement.

Aspects financiers et administratifs

Étudier et travailler comme indépendant, c’est aussi adopter la posture d’un chef d’entreprise. Cela suppose de réaliser certaines actions annexes, et pourtant indispensables, telles que les tâches administratives et financières. Ainsi, pour s’assurer un revenu, l’étudiant doit estimer la valeur de son travail et fixer ses prix de manière à garantir sa rentabilité. De même, dès lors qu’il dégage du chiffre d’affaires, il s’attache à réaliser les déclarations obligatoires et à s’acquitter des cotisations sociales inhérentes.

Si le freelance étudiant exerce son activité seul, c’est aussi à lui que revient la responsabilité d’établir les devis et les différentes factures qui s’y rapportent. Il assure lui-même le suivi du bon recouvrement de celles-ci, et ne doit pas hésiter à relancer les mauvais payeurs. Enfin, l’entrepreneur se soumet à ses obligations fiscales, en transmettant le montant du chiffre d’affaires annuel réalisé au moment d’effectuer sa déclaration d’impôt sur le revenu.

Les défis et opportunités du freelancing en étant étudiant

Les défis à relever

Le freelancing en parallèle des études requiert de nombreuses ressources de la part du jeune entrepreneur. Il s’agit pour lui de trouver le juste équilibre entre son travail scolaire et l’accomplissement de ses prestations auprès de ses clients. Il est à noter que le freelance étudiant ayant opté pour une activité en lien avec sa filière contribue à sa propre progression scolaire en considérant les missions obtenues comme des mises en situation professionnelles.

Ce profil d’apprenant optimise sa montée en compétences, certes. En contrepartie, cette formation intensive exige de sa part de composer avec la pression occasionnée par la charge de travail. De même, l’incertitude et la variabilité des revenus peuvent représenter une source de stress qu’il doit apprendre à surmonter. Il convient de se montrer déterminé et persévérant pour réussir sur les deux plans.

Les opportunités à saisir

Pour autant, tous ces efforts ne sont pas vains. En effet, tous les échanges et les négociations qui ont pu être menées dans le cadre de son activité freelance concourent de manière significative au développement de son réseau professionnel. Celui-ci constitue une base solide de contacts, qu’il sera utile d’activer à l’issue de son cursus.

En effet, au terme de son parcours scolaire, deux possibilités s’offrent au jeune diplômé : 

• rester à son compte et tenter de développer son activité ; 
• postuler activement en vue de décrocher son premier emploi de salarié.

Quelle que soit l’option privilégiée, l’expérience acquise donne une longueur d’avance considérable au jeune actif. Charge à lui de mettre en place les actions visant à la valoriser aux yeux des professionnels du secteur.

Conclusion

Pour résumer, devenir freelance étudiant passe par différentes étapes clés, à commencer par un travail d’introspection visant à dégager ses points forts et ses faiblesses. À partir de ce constat, il est en mesure de définir ses objectifs, de porter son choix sur un secteur d’activité donné, puis de procéder aux formalités d’immatriculation de la structure. L’indépendant devra faire preuve de ténacité, d’autonomie et d’autodiscipline pour parvenir à ses fins. Cependant, armé d’une motivation sans faille et d’un grand sens de l’organisation, le jeune entrepreneur dispose de toutes les qualités pour relever ce défi. En cas de doute, il peut toujours s’adresser aux collaborateurs de L-Expert-Comptable.com et profiter de leurs conseils avisés.